mantras : quand le son guérit ce que l’esprit ne peut comprendre

AUX CONFINS DU VERBE : LA VIBRATION DU VIVANT AVANT LA CRÉATION

Mon fils m’a souvent posé cette question aussi vertigineuse qu’essentielle : “Mais au tout début du tout tout début ..du début du début du Monde et de l’Univers, avant la première planète, la première étoile ..Qu’est-ce qu’il y avait ?”. Cette question du mystère des origines résonne comme une clé secrète, un appel à sentir l’invisible plutôt qu’à l’expliquer. Certains mantras nous permettent de nous connecter à cette vibration primordiale, bien au-delà des mots et du mental.

Car l’absence de réponse, ou plutôt l’oubli de cette résonance originelle, est peut-être la plus grande illusion de séparation que l’humain ait connue. L’origine de ses blessures, une brèche dans laquelle naît la peur, et où s’ancre la racine des déséquilibres et des maladies.

Et si, au lieu de chercher la réponse dans l’intellect, le rationnel, on l’expérimentait dans le son, dans le silence, ce battement du cœur de l’Univers ?

La science des mantras est une véritable sagesse universelle, présente dans de nombreuses traditions ancestrales à travers le monde. Dans les Védas, Vāk est la parole sacrée, la vibration primordiale à l’origine de la création, tout comme dans le soufisme, où le Dhikr est la répétition de noms divins pour entrer en union avec l’Infini. Dans le bouddhisme tibétain, les mantras sont des formules vibratoires activant des fréquences de guérison et d’illumination, tandis que dans la tradition hébraïque, les lettres sacrées de la Kabbale sont considérées comme des forces cosmiques créatrices. Chez les peuples premiers, les chants chamaniques sont utilisés pour dialoguer avec les esprits et harmoniser l’être avec le vivant. Cette présence universelle des mantras montre que le son n’est pas seulement une onde, mais une médecine, une passerelle entre la matière et l’invisible, un langage vibratoire qui dépasse le mental et touche directement l’âme.

GURU NANAK : LE VISIONNAIRE DU DIVIN SANS FRONTIÈRE

Dans cet article j’aimerais vous parler plus particulièrement d’un Homme originaire d’Inde qui a vraiment existé, et qui a crée un chef d’œuvre du Naad ( le souffle vibratoire et sacré du son ) avec une poésie aussi touchante et amoureuse que le Quantique des Quantiques. À l’intérieur de ce chef d’oeuvre, j’ai été touché par un mantra qui selon moi, nous permet de toucher au plus près à ce lieu de la grâce divine. Cette présence, cet espace que le monde ne pourra jamais remplir en nous. Il y a deux ans, en me réveillant au pied des Vosges, j’étais traversée la solitude, le sentiment d’abandon, et ce mantra est venu me traverser. J’ai laissé des notes improvisée sortir de ma bouche, quelque chose de très puissant et d’enveloppant passait dans ma voix, et j’ai été guidée à l’enregistrer au Dictaphone. Et aujourd’hui, j’ai senti ces temps-ci qu’il était venu le temps de l’offrir au monde. Surtout lorsque mon fils m’a de nouveau posé la même question ! J’étais en plein dans le montage sonore . Enregistré en plein coeur des prémices du Printemps, en direct des studios de l’Univers ! Avant de vous parler de ce mantra et de ses nombreux bienfaits, et avant de vous inviter à l’écouter sur Youtube (version 11 min) et sur la plateforme des abonnés aux “Veilleurs de la Terre” ( Version 22 min) , laissez-moi vous présenter un peu le fabuleux Guru Nanak.

Guru Nanak est né en 1469, à Rāi Bhoi Kī Talvandi (aujourd’hui Nankana Sahib, au Pakistan), dans une région du Pendjab alors sous domination du Sultanat de Delhi. Il grandit dans une famille hindoue de la caste des Kshatriyas (guerriers et administrateurs), mais très tôt, il remet en question les dogmes religieux de son époque, qu’ils soient hindous ou musulmans.L’Inde du XVe siècle est un territoire marqué par les conflits entre hindous et musulmans, la rigidité du système des castes et les rituels déconnectés du sens profond du divin. Nanak, dès son plus jeune âge, refuse ces séparations et cherche une voie universelle, accessible à tous, au-delà des religions.

Un Enseignant Révolutionnaire : Le Shabad Guru comme Chemin Direct vers le Divin

Dès l’âge de 30 ans, il reçoit une révélation mystique, après trois jours passés en méditation au bord d’une rivière. Lorsqu’il revient, il déclare :

“Il n’y a ni hindous ni musulmans, il n’y a qu’un seul Dieu.”

Cette parole résume toute sa vision spirituelle : l’unité divine au-delà des dogmes, des castes et des traditions figées. Il prêche une relation directe au divin, fondée sur la récitation du Naam (Nom divin), le service désintéressé (Seva), l’égalité et la musique sacrée. Il rejette les prêtres intermédiaires, les jeûnes imposés, les pèlerinages obligatoires et toute forme de ritualisme vide de sens.

Pour lui, ce n’est pas la pratique extérieure qui importe, mais l’expérience intérieure du divin.

Il commence alors ses voyages initiatiques (Udasis), traversant l’Inde, le Tibet, l’Arabie, et la Perse, partageant un message de libération spirituelle et d’égalité.

Le Naad et la Transmission du Shabad Guru : L’Infini Contenu dans le Son

L’un des plus grands apports de Guru Nanak est le pouvoir du Naad (son sacré), qu’il inscrit dans le Shabad Guru, la transmission spirituelle par le Verbe. Il compose les hymnes du Japji Sahib, un poème mystique vibratoirement parfait, qui contient l’essence de la connexion au divin par la résonance. Il nous amène dans tout et son contraire, créant des bug au cerveau analytique et rationnel, nous ramenant dans cette vibration du point zéro, ou la vie EST, tout simplement.

Le Japji est bien plus qu’un texte sacré. Chaque verset, appelé Pauri, contient une architecture sonore spécifique, une vibration qui agit sur la structure énergétique de l’être. Il ne s’agit pas d’un enseignement mental ou intellectuel, mais d’une fréquence à intégrer dans le corps et dans la conscience. Le Naad agit directement par des stimulis spécifiques de la langue dans le palais, sur les cellules, sur la colonne vertébrale, sur le champ électromagnétique du corps. Chanter le Japji, c’est se syntoniser avec une sagesse vivante qui transcende la compréhension intellectuelle du divin pour l’expérimenter à travers la vibration pure.

Le Japji a cette dimension taoïste fascinante : il danse entre les polarités. Certains vers semblent se contredire, et pourtant, c’est précisément cela qui permet d’embrasser le mystère de la vie dans son entièreté. Ce texte n’impose pas une vérité rigide, il nous invite à danser avec l’Unité, à transcender les oppositions pour trouver un équilibre fluide et vivant.

C’est cette dimension vibratoire qui fera de lui un précurseur dans la lignée du Kundalini Yoga, même si celui-ci ne sera formalisé qu’au XXe siècle par Yogi Bhajan. Guru Nanak pose les bases du mantra comme outil de transformation, où le son devient la passerelle entre la matière et l’Infini.

Sa lignée spirituelle donnera naissance à la tradition sikkhe, poursuivie par neuf autres Gurus après lui, avec l’objectif de maintenir une voie libre et vibrante, loin des carcans religieux. Je sais que le mot Guru est très péjoratif aujourd'hui, entendez-le comme “Gu”, qui signifie ombre, et “Ru” qui veut dire “Lumière”. C’est le passage de l’ombre à la lumière, un mot qui désigne en fait le processus de transmutation de l’être humain.

Nanak, une Voie Féminine et Fluide, Hors des Dogmes

Ce qui distingue Guru Nanak des autres figures spirituelles de son époque, c’est son approche profondément émotive et dévotionnelle à la Shakti. Contrairement aux traditions patriarcales et dogmatiques, il perçoit le divin comme un flux, une vibration, une onde vivante reliée à la création terrestre. Il donne aux femmes une place d’égalité dans la pratique spirituelle, et enseigne que l’élévation ne se fait pas par la soumission à des règles, mais par l’expérience directe du divin à travers la résonance du vivant.


Son message serait : Savoure le divin au cœur de la vie. Chante la création & le mystère, le son est la réponse à ce que l’esprit ne peut comprendre.

C’est ainsi que son enseignement traverse les siècles, et c’est pourquoi il me touche profondément, car il ne repose pas sur des dogmes fixes, mais sur un principe éternel : la vibration du féminin divin primordial à l’origine du Monde, et même des Dieux. C’est le message central qu’il a voulu faire passer dans le Pauri 30 qui contient le Mantra Eka Mai. Encore une idée rare et révolutionnaire au coeur de l’hindousime : avant les dieux Masculins à l’origine de l’Univers, il y a la Mère divine qui a engendré ces trois déités masculines.


“L’Unique Mère Divine a donné naissance aux Trois Pouvoirs.”

“Elle manifeste la Création, la Préservation et la Transformation.”

“Tout se déroule selon Son ordre céleste.”

Eka Mai, c’est un chant sacré qui nous ramène aux sources originelles du vivant.

C’est une clé vibratoire qui nous rappelle que derrière tout ce qui existe, il y a une Force primordiale, enveloppante et bienveillante.

Eka Mai : Le mantra de réintégration de l’énergie féminine primordiale et divine

Dans cette exploration du son comme technologie sacrée, j’ai recomposé le mantra Eka Mai, un chant issu du 30e Pauri du Japji qui pour moi représente le mantra de l’Absolu retour à nos origines.

Eka Mai et la Gene Key 22 : La Grâce Divine au coeur de notre sensibilité

Il existe une fréquence qui transcende toutes les autres, un espace où toutes les clés de la maîtrise intérieure se rejoignent : la Gene Keys 22 en est l’incarnation vibratoire ( Plus d’infos sur les Gene Keys canalisées par Richard Rudd inspirées du Yi King et de l’Human Design ici ) .

Richar Rudd explique dans son travail, qu’elle est la Clef qui ouvre et contient en même temps toutes les autres. Selon mon intuition, elle résonne fortement avec le mantra Eka Mai comme un miroir. Cette clef nous invite à nous ouvrir à la grâce divine au cœur même de notre sensibilité et de notre vulnérabilité. Embrasser le paradoxe sacré : ce que nous percevons souvent comme une fragilité est en réalité le plus grand pouvoir et portail de transcendance.

Ce n’est pas un hasard si l’on dit que la clé 22 renferme toutes les autres clés de la sagesse. Elle est l’empreinte même du féminin divin, reliée à la compassion infinie de la Mère divine, cette force qui accueille, embrasse et transforme tout ce qui est. Comme une coupe sacrée, elle reçoit la lumière et la fait descendre jusque dans la matière. C’est la maîtrise ultime : celle du cœur ouvert, qui transmute la douleur en amour, la densité en pureté, l’oubli en souvenance.

Peut-être que la plus grande élévation ne réside pas dans la quête de puissance ou de perfection, mais dans la capacité à se laisser traverser, à vivre pleinement chaque expérience, en osant s’abandonner à la grâce. C’est ce que nous enseigne la clé 22, et c’est ce que ce mantra vient réactiver en nous : la mémoire d’un amour absolu, toujours présent, toujours prêt à nous accueillir.

Dans notre société, on nous apprend à se blinder, à cacher nos émotions, à être forts. Mais la vraie force, c’est d’accepter de ressentir pleinement, d’ouvrir notre cœur même lorsqu’il tremble, et de laisser le Féminin Divin nous enseigner par le flux des expériences.

En ce sens, Eka Mai est un mantra de permission.

Permission d’être soi. Permission de lâcher. Permission d’exister dans toute notre humanité.

Lorsqu’on le chante, on permet à la Grâce Divine d’entrer en nous, de traverser nos blessures d’abondon, de trahison, d’humiliation et de rejet, d’adoucir nos résistances, et de nous réapprendre l’art d’aimer le vivant tel qu’il est.

Eka Mai n’est pas un mantra que l’on chante uniquement dans la tristesse ou la quête de guérison.

C’est aussi un mantra de célébration.

Un chant de gratitude, un élan de joie pure. Une offrande au Vivant, dans son abondance et sa fluidité.

Il n’y a pas de moment “juste” pour chanter Eka Mai.

Il est là pour nous accompagner dans tous nos états d’être.

Pour nous rappeler que nous sommes déjà en grâce, déjà complet.e.s, déjà porté.e.s par le courant de la Vie.

Que tu sois dans l’ombre ou dans la lumière, dans le silence ou dans l’élan, ce mantra est là pour t’accueillir et t’ouvrir la voie.


Ecoute & Accès À Eka mai

Version libre de 11 min – Disponible pour tous sur Youtbe

Plonge dans la vibration d’Eka Mai et ressens son énergie transformatrice, idéal pour méditer, chanter en groupe dans un espace de retraite ou pour une relaxation profonde à la fin d’un kryia sur le système nerveux, la libération des traumas, la reconnexion à l’énergie du féminin et le rééquilibrage de polarités.

🔗 VERSION YOUTUBE

Version longue (22 min) – En exclusivité pour les abonnés de Belle Planète Tribe

Une immersion complète dans la Grâce Divine, avec plusieurs cycles jusqu’au chuchotement final qui nous transporte au coeur de la fréquence du Point Zéro, Shunia, l’état de Neutralité.

Accès réservé aux membres : Les Veilleurs de la Terre ou en vente sur la boutique : Télécharger la version longue de Eka Mai.

Voici les paroles :

Phonétique en Gurmukhi et traduction

ਏਕਾ ਮਾਈ ਜੁਗਤਿ ਵਿਆਈ ਤਿਨਿ ਚੇਲੇ ਪਰਵਾਣੁ ॥

Eka maa-ee jugat vi-aa-ee tin chaylay parvaan ||

L’Unique Mère Divine a conçu et donné naissance aux trois déités.

ਇਕੁ ਸੰਸਾਰੀ ਇਕੁ ਭੰਡਾਰੀ ਇਕੁ ਲਾਏ ਦੀਬਾਣੁ

Ik sansaaree ik bhandaaree ik laa-ay deebaan

L’une est la Créatrice du Monde, l’autre est la Préservatrice, et la dernière est la Destructrice.

ਜਿਵ ਤਿਸੁ ਭਾਵੈ ਤਿਵੈ ਚਲਾਵੈ ਜਿਵ ਹੋਵੈ ਫੁਰਮਾਣੁ ॥

Jiv tis bhaavai tivai chalaavai jiv hovai furmaan

Elle orchestre toute chose selon Son bon plaisir. Tel est Son commandement divin.

ਓਹੁ ਵੇਖੈ ਓਨਾ ਨਦਰਿ ਨ ਆਵੈ ਬਹੁਤਾ ਏਹੁ ਵਿਡਾਣੁ ॥

Oh vaykhai onaa nadar na aavai bahutaa ayhu vidaan

Elle voit tout, et pourtant nul ne La voit. Quel mystère profond !

ਆਦੇਸੁ ਤਿਸੈ ਆਦੇਸੁ ॥

Aadays tisai aadays

Je m’incline devant Elle, je me prosterne humblement.

ਆਦਿ ਅਨੀਲੁ ਅਨਾਦਿ ਅਨਾਹਤਿ ਜੁਗੁ ਜੁਗੁ ਏਕੋ ਵੇਸੁ ॥੩੦॥

Aad aneel anaad anaahat jug jug ayko vays ||

L’Origine, la Lumière Pure, sans commencement ni fin. À travers tous les âges, Elle demeure Une et Inaltérable.

Pourquoi le Son Guérit ? La Science de la Vibration

Un peu de science “dure” avant de se quitter ! Lorsqu’un mantra est chanté, il crée un champ vibratoire qui agit directement sur notre corps et notre esprit.

Les neurosciences confirment aujourd’hui ce que les traditions spirituelles savent depuis des millénaires : le son modifie notre état de conscience, notre chimie interne et notre bien-être global.

Pourquoi les mantras et chants sacrés ont-ils un effet aussi puissant ?

Ils résonnent avec certaines zones du cerveau, stimulant la libération d’hormones comme la sérotonine et l’ocytocine, favorisant la paix intérieure et la régénération.

Ils apaisent le système nerveux, aidant à sortir des états de stress chronique pour entrer en cohérence avec un état de calme et d’ouverture.

Ils harmonisent les chakras et réalignent les centres énergétiques du corps, permettant une meilleure circulation de l’énergie vitale.

Ils créent une structure vibratoire qui dépasse les mots, agissant au-delà du langage pour toucher des espaces subtils de conscience.

Chaque tradition a sa façon d’utiliser le son comme médecine vibratoire :

Les Védas utilisent les Bijas Mantras, des syllabes sacrées qui résonnent avec les centres énergétiques.

Les chamans amazoniens utilisent les Icaros, des chants de guérison qui modifient les états de conscience.

Les chants grégoriens activent une résonance dans la structure osseuse et la colonne vertébrale.

Le Soufisme explore la danse et la répétition sonore pour accéder à l’extase divine.

Tout est vibration. Lorsque nous chantons, nous devenons un instrument du vivant.

Expérimenter la Médecine du Son

Chanter un Mantra : Une Vibration Qui Prend Source dans le Hara

L’art de prononcer un mantra ne repose pas uniquement sur le son de la voix, mais sur l’endroit d’où ce son émerge.

Un mantra ne se chante pas uniquement depuis la gorge, il prend sa source dans un espace plus profond, plus enraciné : le Hara.

Le Hara, situé juste en dessous du nombril, est un centre énergétique fondamental. Dans les traditions orientales, il est considéré comme le réservoir du Chi, l’énergie vitale universelle. C’est depuis ce centre que nous pouvons créer une résonance véritable entre notre microcosme intérieur et le macrocosme universel.

Comment bien prononcer un mantra ?

Faire vibrer le son depuis le bas ventre, en activant la puissance du Hara.

Laisser le son traverser la poitrine et ouvrir le cœur.

Le projeter à travers la gorge, en le libérant pleinement dans l’espace.

Cette connexion entre le Hara, le cœur et la voix est essentielle.

Si un mantra est récité uniquement avec la bouche, sans connexion avec le corps, il reste un son creux, dépourvu de puissance. Lorsqu’il est ancré dans le Hara, il devient vivant, vibrant, transformateur.

Un mantra bien chanté n’est pas qu’un son… c’est une onde qui vibre en nous et autour de nous. Il aligne notre propre fréquence avec celle du vivant et à celle de l’univers.

À travers cette vibration, nous devenons des instruments du sacré, résonnant en harmonie avec le grand tout.

Si cet article t’a parlé, partage-le, ressens-le, expérimente-le. Le son n’est pas une théorie, c’est une expérience vivante !


Anaïs Beltran



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